Tom Anders a grandi entouré d’art traditionnel, mais s’est élevé comme l’un des artistes numériques les plus passionnants d’Internet.
Designer, réalisateur, illustrateur et photographe autodidacte, Tom Anders irradie de créativité, peu importe le projet. Son énergie pour l’art est claire : « On peut penser que je suis bizarre », révèle-t-il, « mais mon idée du paradis et de parcourir un glacier islandais avec un appareil photo. » www.tomanders.com
Vous êtes artiste et photographe autodidacte. Comment cette passion s’est manifestée ?
Je me suis toujours intéressé à tout et son contraire. Je ne me suis jamais trop impliqué dans l’art traditionnel, j’ai toujours été fasciné par le numérique et quand j’ai commencé à trouver des tutoriels en ligne et apprendre de nouvelles pratiques, une chose en a amené une autre. Les plateformes comme YouTube, Lynda et divers magazines m’ont appris tout ce que je pouvais savoir au lycée, sinon plus. Je me passionne pour l’apprentissage.
Votre parcours a-t-il influencé votre pratique ?
Je suis moitié Finlandais, moitié Britannique et j’ai été baigné d’influence scandinave depuis tout jeune, mes deux parents remplissant la maison des travaux de divers artistes. Ils ont désespérément essayé de m’intéresser à l’art, et j’ai appris à apprécier le design scandinave, qu’il s’agisse des travaux de verre d’Alvar Aalto ou d’un simple fauteuil Ikea. Je suis davantage attiré par une belle photographie ou un artwork Photoshop. Désolé papa et maman !

Photoshop est-il au cœur de votre processus créatif ?
Photoshop et Illustrator sont les piliers de mon processus créatif, oui. Mes croquis ressemblent à ceux d’un enfant de quatre ans, disons que j’ai la chance d’être né à l’ère numérique ! Au cours des ans, j’ai appris seul comment utiliser Photoshop, plus d’autres programmes Adobe exploités par les pros. En tant que photographe, je trouve qu’un bon appareil pour prendre des photos ajoutera une perspective différente. J’utilise aussi une Wacom Intuos 13”.

Vous êtes l’un des 25 artistes Photoshop de moins de 25 ans et vous avez créé pour Adobe. Comment cette collaboration a-t-elle débuté ?
Adobe m’a contacté à propos d’une conférence créative à Londres. Ils me voulaient moi et dix autres artistes pour participer à un Creative Jam, un défi de design de deux heures. J’ai fini battu par Edward Monaghan, mais l’expérience vivra en moi pendant longtemps. J’ai eu la chance d’être invité à un deuxième Creative Jam, et après un vote du public, j’ai remporté un prix pour mon œuvre Take Risks.
Qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit au moment de croquer cette image ?
Le brief de Take Risks était de créer un artwork sur la “muse créative” en deux heures – je n’ai jamais travaillé si vite ! J’ai rapidement décidé que ma muse ou mon influence la plus importante était la prise de risque, ces gens qui se bougent les fesses et font quelque chose que d’autres pensent impossible. C’était peu de temps après que Felix Baumgartner ait fait son saut héroïque dans l’espace, et en tant que fan c’est ce que j’ai essayé de décrire sous la forme d’un message pour prendre des risques et surmonter ses peurs.

Comment vos autres influences se sont insinuées dans votre pratique ?
Mon projet When I’m A Dad est né d’un brief de départ consistant à s’imaginer dans dix ans. J’ai conçu un ouvrage et un site (www.whenimdad.com) rassemblant de façon illustrative toutes les choses que je ferais une fois père, et j’ai encouragé d’autres personnes à participer et ajouter leurs idées. Mon projet est devenu tendance sur Reddit, et quelques blogs design m’ont aidé à transmettre l’info pour en faire une œuvre collaborative. J’ai reçu le Crayon Noir D&AD pour ce projet, ainsi que la distinction d’étudiant européen en design de l’année par l’Art Directors Club d’Europe.
Et pour la suite, Tom ?
Si je le savais. J’aime beaucoup les voyages et documenter mes aventures, je me suis donc fait rémunérer des films de voyage au Maroc et en Islande, et j’en ai fait un ce Noël à Grande Canarie. Il y a vraiment quelque chose de rafraîchissant à découvrir une nouvelle culture ! Je prévois ensuite de m’orienter quelque part dans la publicité, et un jour j’aimerais lancer ma propre activité ou agence. Honnêtement, tant que je suis heureux et qu’on me donne l’occasion de travailler sur des projets créatifs passionnants, peu importe où je finis !
