Kenji Ohba est celui qui a marqué les enfants des années 80. Le personnage principal de X-Or, le shérif de l’espace, a été le rôle de sa vie. D’ailleurs, une version X-Or Next generation a été réalisé. Mais ce n’est pas tout. Il a aussi joué avec Sonny Chiba son mentor à l’école de la JAC dans Kill Bill de Quentin Tarantino. À l’occasion de son passage à Paris Manga, nous avons eu le privilège de l’interviewer. Attention transmutation.
Advanced Creation : Avant d’incarner X-or, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Kenji Ohba : A 17 ans, je suis entré à l’école de la JAC de Sonny Chiba. C’est une école où on apprend à être cascadeur mais aussi le métier d’acteur. Je suis devenu le deuxième cascadeur de cette école. J’ai fais des cascades dans des rôles de ninja ou dans les sentai comme Kamen Rider. Par la suite, on m’a proposé le rôle de Battle Kenya dans Battle Fever J. C’est à 28 ans que j’ai adossé le rôle de Gavan connu en France sous le nom de X-Or.
AC : Comme Hiroshi Watari, vous êtes entrés à la JAC car vous étiez un fan de Sonny Chiba ?
KO : Je suis effectivement un fan de Sonny Chiba comme Hiroshi Watari. J’ai adoré ses films et c’est la raison pour laquelle je suis entré à son école. Hiroshi est plus jeune que moi, il est entré un peu plus tard à la JAC. Il m’a suivi sur les différents projets de films de Sonny Chiba. Il a ainsi acquis de l’expérience. Le jour où j’ai su qu’une suite de X-Or allait voir le jour, j’ai proposé aux producteurs de donner le rôle de Sharivan à Hiroshi, car je savais qu’il avait la capacité d’incarner le personnage.
AC : Pensiez-vous qu’en sortant de cette école vous tourneriez un jour avec Sonny Chiba dans un film américain ?
KO : Je n’ai jamais pensé que je participerais à un tel projet. Pour moi, je suis entrée à la JAC pour devenir cascadeur et en faire un métier que j’aime. Alors le jour où on m’a proposé de tourner un film américain avec un grand réalisateur et de donner la réplique à Sonny Chiba, j’étais très honoré. D’ailleurs, je continue à me pincer la joue pour voir si je ne rêve pas (rire).
AC : Pouvez-vous nous raconter la rencontre de Quentin Tarantino ? Comment est venu ce projet ?
KO : Quentin Tarentino est un grand fan de Sonny Chiba. Il avait plusieurs projets aux Etats-Unis dont un où il souhaitait faire tourner Sonny Chiba. Il lui a donc fait une proposition. Ils se sont rencontrés lorsque Sonny Chiba était en tournage d’une série historique japonaise. J’étais avec lui pour cette série où j’avais le crâne à moitié rasé. Quentin Tarentino m’avait remarqué lors de cette rencontre et il était intéressé par mon look. Ainsi, il m’a dit donc proposé de participer au film Kill Bill et il m’a demandé de me raser entièrement le crâne. Sans hésiter, j’ai accepté et je me suis rasé le crane (sourire).
AC : Quelle est sa méthodologie de travail? Est-elle différente des conditions de tournage d’un film japonais ?
KO : De manière générale, la méthodologie est la même que ce soit pour un film américain ou japonais. Mais il est vrai que Quentin Tarentino à la particularité de filmer d’un trait toute une scène, ce qui peut être très intense lorsque le dialogue est long. Le plus dur a été pour Sonny Chiba car il devait faire très attention à son dialogue qui comprenait à la fois du japonais et de l’anglais. Pour moi, c’était un peu plus facile car j’avais très peu de dialogue.
AC : En France, vous êtes connu pour avoir joué X-or le premier « metal heros » mais vous avez incarné d’autre rôle comme Denziman ou Battle J Fever. Lequel de ces rôles vous a plus plu et pourquoi ?
KO : Tous les personnages que j’ai incarnés ont marqué tous les enfants de cette époque. A la fin de Denziman, les producteurs m’ont proposé de joue le personnage de X-Or que j’ai aimé incarner. Tous les héros que j’ai joués m’ont beaucoup apportés à ma carrière, c’est pourquoi je n’ai pas de préférence car ils font partie de moi. C’est très dur de choisir.
AC : Quelle est votre actualité ?
KO : Aujourd’hui, j’ai 61 ans et je n’ai plus l’agilité que j’avais. Je fais encore quelque tournage et j’ai remarqué qu’il y a de plus en plus d’effets spéciaux. Je fais partie de la vieille école où les cascades avaient beaucoup d’importance dans les films d’action. J’essaie de promouvoir auprès de la nouvelle génération cette méthodologie de travail afin de ne pas oublier nos acquis. Si j’arrive à faire passer ce message j’aurai accompli mon travail.
Interview par Hui-Ping PANH.
Allez pour le fun !