Les story-boards sont des outils indispensables pour les designers, en particulier ceux qui créent des clips et des publicités. Non seulement ils sont essentiels pour visualiser vos premières idées, mais ils permettent également de définir la marche à suivre pour arriver au produit fini.
Blind, société à l’origine de publicités pour Microsoft, Starbucks, Dunkin’ Donuts ainsi que de clips pour Coldplay et bien d’autres groupes, est particulièrement adepte des story-boards. L’équipe de Shutterstock a rencontré l’un de ses directeurs de création, Matthew Encina, afin de discuter des meilleures méthodes à adopter pour créer des story-boards efficaces, qui facilitent la création et épatent les clients.
Sachez ce qu’il faut mettre dans le story-board avant de commencer
Le but premier de Blind est de concevoir un produit qui satisfasse pleinement ses clients. Par conséquent, les designers s’assurent qu’ils savent exactement ce qu’ils doivent mettre dans le story-board avant de le commencer. Matthew Encina déclare : « Nous posons énormément de questions très précises. Ensuite, nous résumons tout dans un document très condensé d’une seule page et nous disons à notre client : “Voici ce que nous avons entendu. Ce sont là les contraintes de création avec lesquelles nous allons travailler. Et ceci est votre objectif.” Nous l’envoyons au client et vérifions que nous sommes tous sur la même longueur d’onde. » Tout cela fait partie de ce que Matthew considère comme son travail et celui de son équipe. « Les clients ont en tête une idée de ce qu’ils veulent. C’est notre rôle de saisir cette idée et de la traduire visuellement. »
Adhérez totalement à ce que veut le client
Une fois les objectifs et les paramètres de création du client sont déterminés, ils deviennent la bible de l’équipe de conception. Chaque partie du story-board est inspirée des principes élaborés par le client. « Nous imprimons ces principes en très grosses lettres et nous les affichons au mur quand nous développons des idées », explique Matthew Encina. « Dès que j’ai créé quelque chose, je consulte ces paramètres et je vérifie si je les ai respectés. Ils deviennent notre “étoile du Berger” qui nous guide et nous garantit que nous sommes sur la bonne voie. »
Utilisez le story-board comme guide de création
« Le story-board est vraiment très pratique pour définir comment aller de la première à la dernière étape du projet. » dit Matthew. Peu importe la forme que prend le story-board (croquis ou images numériques en haute définition), l’essentiel est de planifier un processus qui va vous permettre d’arriver le plus près possible de votre objectif final. « En dernier lieu, le story-board devient un guide tout au long du processus et sert de feuille de route lors de la phase de production. »
Utilisez la méthode la mieux adaptée à votre projet
Il existe une multitude de manières de composer un story-board. Matthew Encina explique que Blind utilise toute une palette de techniques : crayon et papier, images de référence, mais également Photoshop et d’autres programmes, si nécessaire. « Parfois, nous avons recours à des logiciels 3D, notamment Cinema 4D, pour faciliter la visualisation de tout objet exigeant un effet 3D. » Le marché regorge d’outils, mais il est toujours préférable d’utiliser une application qui corresponde à votre processus de création et surtout qui réponde parfaitement aux attentes du client.
N’oubliez pas la partie « scénario » du story-board
Il est facile de penser le contraire, mais créer un story-board ne se résume pas à créer des images. Il s’agit de concevoir des images pour raconter une histoire. « Vous pouvez créer les plus belles images de story-board jamais vues, elles n’auront aucune efficacité si elles ne rendent pas compte de l’histoire d’une manière originale », précise Matthew Encina.
Une histoire nécessite une structure, pas seulement des moments marquants
Le tout dernier chef-d’œuvre de la marque Blink est un magnifique clip interactif réalisé pour le single Ink du groupe Coldplay. Étant donné que son format permettait de « choisir sa propre aventure », il a été difficile de trouver comment exploiter les multiples possibilités et choix qu’offrait l’histoire de ce clip. « On avait un mur géant recouvert de post-it de toutes les couleurs », raconte Matthew Encima. Cela a généré, selon lui, des dizaines de “moments marquants” collés au mur. « Il y en avait partout. » Il a fini par trouver la solution après avoir réalisé qu’il lui fallait un arc pour contenir tous ces moments. « Jusqu’à ce que je définisse la structure principale de l’histoire, j’étais un peu perdu » avoue-t-il. Mais ensuite, son équipe et lui ont pu mieux se concentrer pour composer le story-board plus efficacement.
L’élaboration d’un story-board est un travail collaboratif
Matthew Encina et Blind pensent que l’élaboration des story-boards ne doit pas être une activité isolée, surtout lorsque vous travaillez avec des clients. « Nous n’aimons pas nous enfermer dans nos bureaux pour travailler pendant trois mois sur un projet, puis, à la fin, brandir le projet en criant “Et voilà ! Nous avons fini !” ». Lorsqu’il s’agit de clips, vous créez un produit pour une autre personne et non pour vous-même. « Il est essentiel d’impliquer le client dans le processus de création, afin qu’il sente qu’il construit le projet avec vous et qu’il soit plus investi dans le produit fini. »
Aucune idée n’est figée
Un élément fondamental du processus de story-boarding chez Blind est le côté “jetable” des idées. Aucune idée n’est verrouillée, car Matthew et ses collègues estiment que cela limite la créativité. Matthew explique qu’au début du processus, ils utilisent des post-it et des stylos Sharpie, car cela leur permet de dessiner assez rapidement une séquence, même si elle n’est pas parfaite. Comme elle est exécutée sur un post-it, elle n’acquiert pas de caractère définitif. Cela permet d’afficher des post-it de séquences obtenues lors de brainstormings, puis de les décoller et de les jeter sans difficulté, pour recommencer un autre croquis. L’équipe de Blind trouve cette approche très utile au déroulement de son processus. Matthew Encina pense que lorsque vous développez une idée, vous la traitez comme votre bébé et parfois, il est difficile de la jeter : « lorsque vous considérez le travail de design comme un processus itératif et que vous ne vous accrochez pas à la toute première idée que vous trouvez, vous êtes alors plus prédisposé à produire des idées vraiment exceptionnelles. »
Propos recueillis par l’équipe de rédaction de Shutterstock, le Blog.