Mickael Balloul, aka Mako

Nous vous proposons de lire l’interview complète de Mako publiée dans le hors-série n°3 spécial BD de Digital Artist. Dans ce même numéro, vous trouverez également un tutoriel qu’il a réalisé avec Photoshop.

 

Quelles est votre formation ?
Après un bac ES (économique et social), j’ai fait un tour rapide par l’École Émile Cohl à Lyon, ainsi que par la fac d’arts plastiques de Strasbourg, entre 2000 et 2003. Puis je me suis confronté au monde du travail.

 

Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux arts graphiques et pourquoi ?
Je ne sais pas vraiment quand et pourquoi s’est manifesté mon intérêt pour le dessin mais c’était relativement jeune. En revanche, c’est dès le lycée que j’ai décidé que j’en ferais mon métier, mon attrait pour le dessin dépassant de loin celui que j’avais pour mes cours.

 

Parlez-nous de vos premiers travaux graphiques.
Lorsque j’étais gamin, mes tout premiers travaux graphiques consistaient à dessiner les héros de mes dessins animés ou de mes jeux vidéo préférés ! Par la suite, durant mes études artistiques, la découverte de l’anatomie, de la perspective, du dessin d’observation classique (nus, objets…), du cadrage m’a permis de progresser et de pouvoir, par la suite, m’exprimer plus librement.
Sur le plan professionnel, j’ai commencé en tant que roughman/storyboarder dans une agence de pub située près de Lille (DDB nouveau monde). J’ai ensuite fait la connaissance de Wilfrid Lupano avec qui j’ai réalisé un premier album BD nommé “Corpus Crispies”, sorti en 2007 aux Éditions Soleil.

 

Quel matériel utilisez-vous ?
Le plus souvent, les mines graphite Criterium (diamètre 0,5 mm), une gomme et beaucoup de crayons bleus pour les crayonnés. Sans oublier mon PC et ma tablette graphique.

 

Quels logiciels utilisez-vous le plus ?
Photoshop et Illustrator CS3.

 

Pourquoi les avoir choisis ?
Photoshop était le seul logiciel que je connaissais quand je me suis intéressé au numérique. Et depuis, j’ai continué à travailler dessus. C’est plus tard, suite à la demande de clients qui souhaitaient des travaux vectoriels, que j’ai utilisé Illustrator.

 

Concernant ces logiciels, quels sont vos outils ou commandes préférés ?
Je n’ai pas vraiment de préférences. Je change régulièrement mes brushes en fonction de mes besoins, du style adopté, etc. Il y a forcément des automatismes qui se créent sur certaines choses… En ce moment, je bosse de plus en plus avec la Plume qui permet de gagner en précision sur pas mal de trucs.

 

Êtes-vous freelance ou salarié ?
Je travaille uniquement en freelance.

 

Quels sont vos projets en cours ? À venir ?
Actuellement, je bosse sur une BD avec Wilfrid Lupano comme scénariste. La sortie de cet album, édité chez Ankama et qui s’intitulera “La Légende de l’Electrodog”, est prévue pour 2011. Ensuite, on s’attaquera au tome 2.

 

Où puisez-vous vos idées, votre inspiration ?
Concernant cet album, l’action se déroule dans un futur proche, au Brésil, et plus particulièrement à Rio. Pour retranscrire l’ambiance et s’en imprégner, nous avons visualisé nombre de photos (vive FlickR ou Google image !) et de films (“La Cité de Dieu”, “La Cité des hommes”, “Troupes d’élite”…). Ensuite, j’essaie d’interpréter à ma façon. Wilfrid, pour sa part, définit par écrit le caractère des personnages, leur état d’esprit, et je me base dessus pour leur donner une représentation graphique.

 

Comment définiriez-vous votre style ? Quelles sont vos influences ?
Néo-post-impressionniste ? Non, sans rigoler, j’essaie de ne pas me cantonner à un style qui sera forcément fixe. D’une part, parce qu’il y a une quantité de choses que j’apprécie de faire. Ça peut aller du “très cartoon coloré” à des trucs beaucoup plus réalistes et peints, voire bosser uniquement à la ligne. D’autre part, selon les projets sur lesquels je travaille et la cible visée, je garde la possibilité de m’adapter. Ainsi, j’ai été en mesure de travailler sur des licences de jeux vidéo pour mobiles où la charte graphique était déjà en place, l’objectif étant de la respecter. Pour la bande dessinée, c’est déjà plus libre et personnel. Ce sera donc selon l’envie du moment. En fait, dans l’ensemble, j’essaie toujours de garder en tête un truc auquel je tiens : la notion de dynamisme et de mouvement.
Concernant mes influences sur le plan graphique ? Euh… je citerai en vrac : Ashley Wood, Phil Hale, Otomo Katsuhiro, Mike Mignola, The Black Frog, Hiroyuki Imaishi, Véronique Meignaud, Claire Wendling, Bengal, Toni Infante, Etienne Jung… De grands artistes, dont le travail m’inspire et me donne l’envie d’avancer.

 

Quels sont vos coups de cœur du moment ?
Les courts-métrages de Pete Salesman et de Meet Buck. Vraiment terribles !
Le site de Blur Studio, que j’ai découvert il y a peu (avec le trailer de “The Goon” et les cinématiques de “Star Wars The Old Republic”…). Sinon, je viens de voir un trailer animé pour le dernier “ZBLU Cops” de Bill et Gobi, ça m’a l’air complètement barré. Je vais me lire ça dès que possible.

 

Si vous souhaitez ajouter quelque chose…
Merci pour l’interview. J’espère que les gens apprécieront le tuto. Si ça peut filer quelques idées à certains, j’en serais content. Et rendez-vous pour la sortie de l’album “La Légende de l’Electrodog” !